Je ne sais pas d'où je viens. Tout ce que l'on m'a raconté, au monastère qui m'a accueilli, c'est que l'on m'a trouvé, sur le pas de la porte, pendant la plus grande tempête de ce siècle (il se peut que frère Gellick, un ancestral humain aux oreilles poilues, ait quelque peu exagéré).
On me trouva donc, sur le pas de la porte, pendant la plus grande tempête du siècle, emmitouflé dans une couverture d'un bleu profond, orné de symboles brodés en fil d'or (tout ce que j'ai réussi à découvrir de ces symboles, c'est qu'ils sont elfiques).
L'abbé Rothrik, un nain âgé au coeur tendre, me récupéra et s'occupa de moi.
Il se rendit vite compte, cependant, que je n'étais un bébé demi-elfe normal. En effet, selon mes humeurs, le temps autour du monastère changeait. Quand je pleurais, le tonnerre grondait. Quand je riais, un soleil éclatant éclairait le monastère.
Malgré un début de vie un peu tumultueux, je me trouvai rapidement une famille dans le monastère.
Mes deux plus proches ami.e.s, les apprenti.e.s Sól et Rignis, un halfelin et une gnome, étaient comme un frère et une soeur pour moi. Orphelin.e.s comme moi, nous faisions toutes sortes de bêtises (je n'oublierais jamais la fois où nous avions mis "le champignon auquel il ne faut pas toucher" dans la soupe commune... Le monastère entier a eu des hallucinations pendant toute une semaine).
Quand j'eus l'âge, j'appris à écrire sous la tutelle de la Scribe Methyl, une douce elfe qui me regardait avec des yeux mélancoliques (personne n'a voulu me le dire, mais je crois qu'elle est rentrée au monastère après que toute sa famille mourut d'une peste elfique). Je m'appliquais à tous mes cours, mais j'étais souvent distrait par le bruit des vagues au loin, le bruissement des feuilles des arbres, la chaleur du soleil sur ma peau...
A mes dix-huit ans, Rothrik me poussa à partir explorer le monde, à découvrir tous les mystères qui me fascinent tant.
Armé de ma foi, de ma résolution et d'une curiosité qui ne connaît pas de limites, je partis voir ce si vaste monde.
Peu de temps après être parti de mon monastère, je m’arrêtai dans un petit village. Fatigué de ma longue marche, je décidai de visiter la taverne.
En entrant, je pus entendre la voix mélodieuse de la halfeline qui deviendrait ma meilleure amie.
Elle chantait l’histoire épique d’un halfelin qui avait traversé de nombreuses contrées pour détruire un bijou maléfique.
En prenant ma bière, nos yeux se croisèrent et elle me fit un clin d’œil, ce qui eut pour résultat de me faire renverser la totalité de ma bière sur le maire de la région, un petit homme prétentieux et imbu de lui-même.
La barde Neri, connaissant la réputation du maire à punir la moindre offense par une semaine au pilori, se mit à chanter la chanson la plus injurieuse que j’ai pu entendre, à l’encontre du maire.
Le maire et sa milice étaient perdus entre qui attraper en premier, et nous en profitions pour nous enfuir.
Notre folle échappée me rappelait les après-midi avec Sól et Rignis, et je me liais rapidement d’amitié avec ma camarade musicale.
Ca fait maintenant deux ans que nous parcourons le monde ensemble, allant de tavernes en temples, bravant les dangers et en quête d’aventures.
Notes